Vous êtes ou serez autoconstruteur
Vous envisagez de construire ou de rénover vous-même, ou vous êtes en train de le faire. Nous le savons, construire coûte cher, et souvent, le moindre Euro compte.
Mais il y a des règles à suivre.
Les règles du jeu de l'autoconstruction :
Règle n° 1 : respecter les règlementations en vigueur
- Règlementation et urbanisme
Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) vous donnera les règles de constructibilité à appliquer : en fonction de la zone dans laquelle se trouve votre propriété. Il régit toutes les données urbanistiques à respecter : surface au sol, recul par rapport aux limites, hauteur, couleurs et matériaux, stationnement, etc.
Vous pouvez le récupérer auprès de la mairie de la commune sur laquelle se situe le terrain. Prenez garde à demander tous les documents qui peuvent concerner la parcelle, qui sont parfois oubliés : PPR, PIZ, secteur sauvegardé, etc.
Vous serez certainement dans l’obligation de déposer une demande d’autoristation : déclaration préalable (DP) ou permis de construire (PC). Les informations générales sur les autorisations d’urbanisme se trouvent ici.
Précisons également que le recours à l’architecte est obligatoire (Loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture), mais que l’article 4 prévoit une dérogation pour les constructions inférieures à 150 m² de surface de plancher.
- Règlementation et thermique du bâtiment
- Règlementation et ventilation
- Règlementation et réseaux
Mais le respect des différentes règlementations ne suffit pas à obtenir un bon bâtiment... cela permet simplement de ne pas "faire pire"!
Règle n° 2 : respecter les "bonnes pratiques"
- Elaborez votre programme
- Respectez les « Règles de l’Art »
Accordez-vous du temps pour la réalisation de votre projet.
Il faut laisser le temps au temps :
- Du temps pour concevoir : prendre le temps d’élaborer les choses tranquillement est très important. Cette phase est essentielle qui va conditionner la suite de la vie dans ce bâtiment.
- Du temps pour le côté administratif : demande d’autorisation d’urbanisme, déclaration préalable, permis de construire, pièces complémentaires, délai d’instruction rallongé en présence d’un Architecte des Bâtiments de France, délai de recours des tiers,… Les services instructeurs tendent à complexifier leur travail et le temps théorique annoncé n’est que rarement respecté.
- Du temps pour consulter : démarcher les entreprises, faire des demandes de devis, puis les analyser, adapter le projet au budget, revoir les artisans, et faire avec leurs disponibilités…
- Du temps pour construire : outre le temps nécessaire à la construction, garder en mémoire les potentiels retards dus aux intempéries, aux modifications de dernière minute que vous voudrez apporter, aux imprévus imprévisibles…
Règle n°3 : pensez GLOBAL
Respecter chacune des règles en vigueur, connaître sur le bout des doigts les DTU relatifs aux matériaux et systèmes utilisés, comprendre le principe de résistance thermique d’une paroi et avoir élaboré un programme détaillé suffira-t-il à concevoir puis construire un « bon » bâtiment?
Rien n’est moins sûr. Le bon sens et le jugement pratique interviennent à toutes les phases du projet. Pris dans sa globalité, vous pourrez mettre en parallèle performance thermique et respect du budget, choix d’implantation, apports solaires et diminution des épaisseurs d’isolants,…
Le « jeu » consiste à déplacer les curseurs. Et ce n’est pas simple.
Nous voyons chaque année plusieurs projets d’autoconstruction ratés, à cause de priorités mal placés et de concepts laissés de côté. Quand on vient nous demander conseil sur un point précis de la construction, nous ne répondrons pas sans avoir d’abord analysé la globalité du projet, parce que la réponse au problème peut se cacher dans un détail insoupçonné.
La sagesse populaire dit qu’il faut construire 3 maisons avant de parvenir à la bonne. Nous concevons une vingtaine de ces bâtiments chaque année, et la clé de la bonne conception résidé assurément dans cette vision globale du projet que, professionnellement parlant, seul l’architecte peut se prévaloir de maîtriser.
Règle n°4 : restez économiquement cohérent
La décision de mener un projet en autoconstruction découle dans la plupart des cas d’une motivation économique : le budget n’est pas suffisant pour confier les travaux à une équipe d’artisans.
Il est donc primordial, dans cette logique d’économie, de mettre l’argent là où il faut. Vous n’avez pas les moyens de vous tromper, encore moins de refaire! Vous n’avez pas les moyens d’acheter du bon marché…
Les indications décrites ci-dessus sont des bons indicateurs pour vous permettre de réfléchir aux postes pour lesquels vous pourrez dépenser un peu plus. Des dépenses qui vous permettront de ne pas perdre de temps ni d’argent dans des décisions qui pourront vous coûter cher.